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faire à des besoins indispensables ou futiles ; et, sans m’arrêter au degré de Futilité, j’ai prié que l’on considérât comme utile ce qui pouvait servir, soit en pourvoyant à nos besoins indispensables, soit en multipliant nos jouissances, soit en gratifiant nos goûts ; n’apercevant d’autre différence entre une utilité et une autre, que son intensité et le degré de son importance.

L’utilité ainsi désignée peut s’appliquer aux actions des hommes, comme à toute autre chose.

Or, le principe de l’utilité consiste à mesurer l’estime que nous faisons des choses ou des actions sur le degré d’importance de cette utilité. La plus importante pour l’homme en société, ce qui lui est plus utile, est pour lui digne d’une plus haute estime, et mérite le mieux d’être le but de ses efforts.

Mais l’homme faisant partie d’une société, quand il cherche avant tout son utilité personnelle, sans égard à ce qui convient aux autres hommes, est coupable d’égoïsme ; ce qui constitue tout à la fois un vice et un mauvais calcul. Je crois cette proposition susceptible de démonstration. D’ailleurs, ce n’est pas suivre le principe de la plus grande utilité, que de donner la préférence à celle qui n’est favorable qu’à