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périté de l’Angleterre, et nous la montrent constamment pour modèle : mais c’est elle dont le système de douanes est le plus lourd, le plus absolu ; et ils déclament sans cesse contre les douanes. Ils proscrivent aussi les prohibitions ; et c’est l’Angleterre qui a donné l’exemple des prohibitions. »

C’est comme si l’on disait : Vous prétendez que les impôts appauvrissent les peuples : l’expérience est contre vous : les hommes qui paient le plus d’impôts, sont les plus riches ; vous voyez bien que les impôts enrichissent les contribuables. L’argument dont se sert ici Bonaparte a été cent fois réfuté. On paie des impôts quand on est riche ; mais on n’est pas riche parce qu’on paie des impôts. Adam Smith fait ressortir pour l’Angleterre dix causes de prospérité pour une de déclin. Il n’y a pas de prospérité mieux expliquée que celle-là, malgré les maux très-positifs que supporte l’Angleterre, bien expliqués aussi, et qu’elle peut mieux supporter qu’une autre nation, parce qu’elle est plus riche.

« Les prohibitions sont en effet nécessaires pour certains objets. Elles ne sauraient être