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Ét. DUMONT à J.-B. SAY[1].


Genève, le 21 juillet 1829.


Je me reproche, mon digne ami, d’être si long-temps sans vous écrire, et cela parce que j’ai une chose désagréable à énoncer. Je n’ai plus l’espoir de réussir à faire l’article entre nous projeté, en réponse aux adversaires de l’utilité : je sens qu’il me faut plus de loisir et

  1. Le savant, le judicieux et modeste écrivain qui a mis en lumière et popularisé les écrits de Jérémie Bentham, avait promis à M. J.-B. Say l’article sur le Principe de l’Utilité, dont il est parlé dans la précédente lettre. Il partit pour l’Italie avant que d’avoir pu mettre cette promesse à exécution, et il mourut dans son voyage, emporté par une attaque d’apoplexie. Peu d’écrivains ont été plus universellement et surtout plus sincèrement regrettés que lui, soit dans leur patrie, soit dans les pays étrangers, et particulièrement en France et en Angleterre. L’estime qu’il avait inspirée à ses nombreux amis par la noblesse de son caractère, égalait celle qu’il leur inspirait par l’étendue de ses connaissances et par la justesse de son esprit. (Note de l’éditeur.)