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les plus reculées du Royaume, à peu de frais, beaucoup de ces produits seraient mis à la portée des campagnes ; le pays deviendrait plus civilisé et fournirait des consommateurs aux fabriques, comme celles-ci en fourniraient aux campagnes.

Comme les capitaux sont un instrument nécessaire à toutes les industries, on ne saurait trop honorer l’épargne qui les multiplie ; l’épargne qui consiste, non pas à ne pas dépenser une partie de ses revenus, mais à faire des avances à l’industrie, ou, si l’on veut, à faire des dépenses reproductives.

Quant aux arts industriels, ils se perfectionnent et s’étendent d’eux mêmes, toutes les fois que les institutions ne mettent point d’obstacles au développement des esprits en général.

Je rougis réellement, monseigneur, de n’avoir à mettre sous les yeux de Votre Altesse Royale que des vérités si communes, lorsqu’elle est digne d’entendre celles qui réclament les plus hautes capacités de l’esprit ; mais je sais qu’elle ne dédaigne rien de ce qui est utile, et que le gros bon sens est estimé des plus grands princes. Puisse-t-elle au moins voir dans ce faible tribut de mes pensées la