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traité quand j’ai été à Paris, dans l’année 1812. Il était très-rare alors, et je me souviens d’avoir payé 30 francs un exemplaire dont j’ai depuis disposé en faveur d’un ami. Je n’avais pas relu votre ouvrage depuis, et je n’avais pas une idée nette de votre opinion sur la population, dont vous ne traitiez peut-être pas dans la première édition. Dans l’intervalle du moment où je vous écrivis à celui où j’ai reçu votre réponse, j’ai acheté un exemplaire de votre quatrième édition et je l’ai lu avec le plus grand plaisir. Vous penserez peut-être que c’est une preuve de mes préjugés si j’ajoute que mes vues à l’égard de la population paraissent s’accorder mieux avec le ton général de votre philosophie que celles de Malthus. Au fait Malthus diffère avec vous, comme vous ne l’ignorez pas, à l’égard de quelques-uns de vos principes les plus importans ; par exemple, qu’un excès de production est impossible ; dans cela il est peut-être conséquent, puisque votre doctrine détruit de fond en comble sa théorie favorite. Si un excès de production est impossible, il s’ensuit qu’un excès de producteurs, c’est-à-dire un excès de population, l’est également Votre découverte, comme on peut l’appeler, fournit, par conséquent, une réfutation des principes de Malthus et une preuve convain-