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mot richesses que vous avez suggérée à la Société d’Économie politique. Elle me paraît aussi bien qu’elle peut être, lorsqu’on veut donner en une seule phrase l’idée d’une chose complexe et pourvue de dix caractères à la fois. Vous verrez à ce sujet dans les Considérations générales qui précèdent mon Cours, ce que je pense des définitions en général, et pourquoi je me suis borné dans tout cet ouvrage à faire connaître les caractères de l’objet défini, à mesure que les développemens de la matière mettent le lecteur en état de les comprendre.

Il me semble qu’on pourrait prouver l’insuffisance des meilleures définitions en disant, par exemple, que celle que la plupart de nos collègues ont adoptée ne comprend pas des objets que le monde entier regarde comme des richesses, tels que les billets de banque (bank-notes), qui n’ont pas pour objet, du moins immédiatement, l’usage et la jouissance ; tandis qu’en donnant ce nom à tout ce qui est pourvu d’une valeur échangeable, on est dans la vérité. Les objets qui, comme l’air et l’eau, n’ont aucune valeur échangeable, sont cependant des richesses ; je suis loin de le nier, mais, selon moi, ce sont des richesses d’un autre ordre, et dont la définition ne saurait être la même que celle qui convient aux richesses, dans le