Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/345

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


J.-B. SAY à T.-R. MALTHUS.


Paris, juillet 1827.


Mon cher Monsieur,


À des objections faites avec candeur, permettez-moi de répondre de même. Il me semble qu’il est de notre devoir de contribuer autant qu’il dépend de nous à éclairer les points de l’économie politique qui peuvent laisser des doutes dans les bons esprits ; et, en mon particulier, j’éprouve d’autant plus le besoin de m’éclairer que mon projet est de publier l’année prochaine, sur cette matière, un ouvrage plus complet que tout ce que j’ai fait jusqu’ici.

Je conçois très-bien qu’on puisse me blâmer relativement à l’extension que je donne au mot utilité, en l’appliquant à tout ce qui peut servir à satisfaire les besoins des hommes. Ces besoins étant de natures fort diverses, on devrait être porté à croire qu’il y avait des utilités fort diverses. Cependant, aux yeux de l’économiste politique, qui cherche à savoir ce qui est ri-