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sent. Permettez-moi de l’expliquez d’après la mienne.

La nature fait présent aux hommes du sol, et, par conséquent, du service productif que peut rendre le sol. Si les hommes se partagent les produits spontanés de la terre, comme font les peuples chasseurs et nomades, le consommateur ne paie rien pour le service rendu par la terre. Si les hommes jugent à propos, pour que les produits soient plus abondans, de se partager le sol lui-même, et d’attribuer seulement à quelques-uns d’entre eux (aux propriétaires-fonciers) les services productifs que le sol peut rendre, on verra arriver ce que nous avons sous les yeux, c’est-à-dire que les profits fonciers qu’un propriétaire tirera de son fonds, seront considérables si les besoins de la société sont considérables, si sa terre exige peu de frais de culture ; et qu’ils seront petits ou nuls si le prix courant du produit ne peut rien payer au-delà des frais de main-d’œuvre et des intérêts du capital employés à la culture. C’est au reste, comme vous le savez fort bien, la doctrine d’Adam Smith, qui dit quelque part que, de tous ceux qui concourent, soit directement, soit indirectement, à la production, le propriétaire-foncier est celui qui a le plus à