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En 1816, il proposa l’usage d’une monnaie de papier[1], que le public pourrait en tout temps, à bureau ouvert, se faire rembourser en lingots d’or, et dont néanmoins il ne demanderait jamais le remboursement, parce que des lingots d’or ne peuvent servir facilement comme intermédiaires de la circulation. Il en résultait un papier monnaie qui devait toujours valoir autant que l’or. Cet écrit ingénieux jette beaucoup de jour sur la nature et l’usage des monnaies.

Enfin, en 1817, Ricardo publia son livresur les principes de l’Économie politique et de l’Impôt ; ouvrage trop considérable pour qu’on puisse le caractériser dans une simple notice. C’est là qu’il établit que le profit que fait un propriétaire foncier sur sa terre, c’est-à-dire ce que lui paie son fermier, ne représente jamais que l’excédant, à égalité de frais, du produit de sa terre, sur le produit des plus mauvaises terres cultivées dans le même pays. Cette opinion a été vivement attaquée par Malthus et par d’autres ; beaucoup trop vivement sans doute ; car c’est une opinion purement spéculative, et qui n’empêche pas ceux qui la soutiennent et ceux qui la combattent d’arriver aux mêmes conséquences dans la pratique.

David Ricardo a été dans le parlement un homme indépendant de tous les partis. Il ne savait pas ce que c’était que d’avoir une opinion de position ; c’est-à-dire, de voter pour ce que l’on sait être injuste, et de repousser simplement en raison de la situation où l’on se trouve ce que le bien public réclame. De même que Jérémie

  1. Proposais for an economical and secure currency.