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du Piémont. On peut, quoi que vous en disiez, mon cher maître, consommer de la valeur à laquelle nos propriétaires ni nos laboureurs n’ont point concouru. Et, si l’on peut la consommer, le gouvernement peut prendre une portion de cette valeur pour la faire consommer par ses agens ; et malheureusement il en prend beaucoup trop. Il ne nous la prend pas par surprise ; il la prend fièrement ; il renouvelle cette déprédation chaque année, et nous nous y soumettons chaque année, non parce que nous sommes surpris, mais parce que nous choisissons mal nos représentans.

Les membres du parlement d’Angleterre, mes héros ! Ah ! quel injuste censeur vous êtes ! Si nous, Français, nous avons payé depuis dix ans quatre fois plus de contributions qu’il n’était nécessaire, les Anglais en ont payé dix fois trop. Pourquoi ? Parce que ma légion de héros se compose en majeure partie de gens à places dont l’industrie (les votes) est payée par les ministres avec les impôts que leur accorde la légion de héros. Vous n’avez donc pas lu comment je les traite ? À ce sujet, je crains d’avoir oublié de vous envoyer une brochure, que j’ai brochée l’an dernier en arrivant d’Angleterre, opuscule où ils ne sont guère ménagés ; mais