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toutes ces discussions, dans tous les écrits que vous attaquez, dans ceux d’Adam Smith, de M. Ricardo, dans les miens, dans les vôtres même[1], il est établi qu’un produit épargné est une valeur que l’on soustrait à une consommation improductive pour l’ajouter à son capital, c’est-à-dire à ces valeurs que l’on consomme, ou que l’on fait consommer reproductivement. Que deviendraient les marchandises, si toute espèce de consommation, le pain et l’eau exceptés, était suspendue pendant six mois ? Hé, monsieur, il s’en vendrait pour une valeur tout aussi grande ; car enfin ce qu’on ’ajouterait par-là à la somme des capitaux, achèterait de la viande, de la bière, des habits, des che-

  1. « Il faut convenir que les produits annuellement épargnés sont aussi régulièrement consommés que ceux qui sont annuellement dépensés, mais qu’ils sont consommés par d’autres personnes. » Principes d’écon. polit., de M. Malthus, pag. 31.