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Vous allez jusqu’à demander ce que deviendraient les marchandises si toute espèce de consommation, le pain et l’eau exceptés, était suspendue pendant six mois seulement[1] ; et c’est à moi, nominativement, que vous adressez cette interpellation.

Dans ce passage et dans le précédent, vous posez encore implicitement en fait, qu’un produit épargné est soustrait à toute espèce de consommation ; tandis que, dans

  1. « Quelle accumulation de produits ! Quels prodigieux débouchés, selon M. Say, dit M. Malthus, un pareil événement ouvrirait ! » Le savant professeur se méprend totalement ici sur le sens du mot accumulation : une accumulation n’est point une non-consommation ; c’est la substitution d’une consommation reproductive à une consommation improductive. Je n’ai point dit, d’ailleurs, qu’un produit épargné était un débouché ouvert ; j’ai dit qu’un produit créé était un débouché ouvert pour un autre produit ; et cela est vrai, soit qu’on en dépense la valeur improductivement, soit qu’on la joigne à ses épargnes, c’est-à-dire aux dépenses reproductives qu« l’on se propose de faire.