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Vous dites (page 352 et 360) que, si les épargnes n’ont d’autre objet que d’augmenter les capitaux, si les capitalistes n’augmentent point leurs jouissances en augmentant leur revenu, ils n’ont point de motif suffisant pour épargner ; car les hommes n’épargnent pas uniquement par philanthropie et pour faire prospérer l’industrie. C’est vrai ; mais qu’en voulez-vous conclure ? S’ils épargnent, je dis qu’ils favorisent l’industrie et la production, et que cet accroissement de produits se distribue d’une manière très-favorable au public. S’ils n’épargnent pas, je ne saurais qu’y faire ; mais vous ne pouvez pas en conclure que les producteurs s’en trouvent mieux, car ce que les capitalistes auraient épargné se serait trouvé dépensé tout de même. En le dépensant improductivement, on n’a pas rendu la dépense plus grande. Quant aux valeurs accumulées sans être consommées reproductivement, comme les sommes entassées dans les coffres de l’a-