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un instant que les Italiens eussent plus de capitaux, qu’ils tirassent un meilleur parti de leurs terres et de leurs facultés industrielles, qu’ils produisissent davantage, en un mot ; et supposez en même-temps que les lois anglaises, au lieu d’avoir été modelées d’après les absurdités de la balance du commerce, eussent admis à des conditions modérées tout ce que les Italiens auraient été capables de fournir en paiement des produits anglais, pouvez-vous douter qu’alors les marchandises anglaises qui encombrent les ports d’Italie, et bien d’autres marchandises encore, ne trouvassent facilement à se placer ?

Le Brésil, pays vaste et favorisé de la nature, pourrait absorber cent fois les marchandises anglaises qui s’y engorgent et ne s’y vendent pas ; mais il faudrait que le Brésil produisît tout ce qu’il peut produire ; et comment ce pauvre Brésil y réussirait-il ? Tous les efforts des citoyens y sont paralysés par l’administration. Une branche d’industrie pro-