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séquenfc plus fortes. C’est la pratique et l’expérience qui ont fourni les meilleures données à cet égard. On sait notamment que •dans la Vienne, par exemple, et surtout à ■ Limoges, les risques immobiliers sont plus graves que partout ailleurs, vu les chances d’incendie présentées par la construction de la plupart des maisons. Il s’établit aussi,, dans certains groupes d’industrie, une meilleure surveillance ; des sources, des cours ■d’eau sont à proximité, les moyens de sauvetage sont plus nombreux ; tout cela concourt à modifier la tarification et permet de répartir les charges de l’assurance d’une manière logique quant à la gravité des risques ■courus.

En 1868, aux États-Unis, le surintendant du département des assurances, à New-York, ■avait émis le vœu qu’on arrivât à la péréquation des primes, et le National board of flre Underwriters se chargea de la réaliser. Les risques ont été divisés en un certain nombre -de classes, et on fait entrer, dans chaque groupe, les incendies constatés pendant une période de plusieurs années.

° Assurances contre les risques de transports et assurances agricoles. — Dans l’assurance contre les risques de transports et dans l’assurance contre la grêle, il y a deux natures de risques qui peuvent donner lieu à l’établissement de tables. En effet, l’accident peut provenir du fait même de l’objet ■qui sert au transport ou de son conducteur •et de la nature de la plante ensemencée» ■C’est ce qu’on a appelé le risque spécifique. D’autre part, certaines régions maritimes sont plus dangereuses que d’autres pour la navigation ; de même que certaines contrées agricoles sont plus sujettes à être dévastées par la grêle. Cest le risque topographique. Ces deux catégories de risques ont fait l’objet de travaux très imp ortants dans la plupart des pays civilisés. En ce qui concerne l’assurance contre les risques de transports, le bureau Veritas, qui date de 1828, a le premier dressé ■des tables indiquant, pour les navires, toutes les circonstances qui peuvent intéresser les assureurs et influer sur le taux des primes. Diverses institutions se sont formées depuis •dans le même but : le Registre maritime de Bordeaux, en 4861, le Lloyd anglais et d’autres «ncore. Quantau risque topographique, il n’a guère été étudié qu’en Angleterre où on relève soigneusement tous les navires perdus sur les côtes d’Angleterre et les navires anglais disparus sur les côtes étrangères. En matière d’assurance contre la grêle, le risque topographique seul a été étudié sérieusement. M. du Boucheron a dressé, en 1 842, des tables destinées à servir aux Compagnies françaises d’assurances, et tout récemment, M. Darodes du Tailly a jeté un nouveau jour sur la question en démontrant que le risque de grêle est progressif comme celui de mort et que l’insuccès des sociétés d’assurances contre ce fléau était dû à l’ignorance où elles étaient du véritable caractère du risque qu’elles assuraient.

Il resterait encore à parler des assurances contre la mortalité du bétail, mais, dans cette branehe, aucun travail n’a été entrepris en matière de statistique, ou l’on s’en est si peu occupé qu’il ne vaut guère la peine d’en parler. Certaines compagnies ont établi des classifications de risques par région et possèdent des relevés qu’elles n’ont pas jugé à propos de publier. C’est affaire de pure administration. Bien que le bétail soit soumis à une loi de mortalité aussi immuable que celle qui régit l’humanité, la difficulté d’évaluer le risque est si grande et est liée à tant de conditions qui échappent à l’analyse la plus approfondie, qu’on a cru inutile de pousser plus loin des investigations infructueuses. Comment déterminer, d’ailleurs, le risque subjectif, celui qui dépend de l’homme lui-même, que l’on retrouve dans la plupart des catégories de l’assurance, mais qui se fait surtout sentir en matière d’assurances contre l’incendie, les risques de transports et la mortalité du bétail ? . La tarification.

En ce qui concerne l’assurance sur la vie, la base même des tarifs des compagnies d’assurances qui exploitent cette branche importante n’est autre que la table de mortalité. Comme celle-ci varie suivant la contrée, il en résulte que le tarif appliqué varie également dans le même sens. Les compagnies françaises, allemandes, anglaises ou américaines ne demandent donc pas à l’assuré la même prime ou la même cotisation pour la même somme payable au décès de l’assuré. Les premières ont de beaucoup les tarifs les plus élevés, et cela parce que les tables dont elles se servent indiquent une mortalité plus rapide.

Dans cette branche d’assurances, la classification est donc bien simple. En matière de décès ou de survie, elle repose seulement sur l’âge de l’assuré au moment où il signe le contrat. D’ailleurs, le risque de mort est le même pour tous les individus que la compagnie consent à assurer, puisqu’elle a soin de choisir ses sujets à l’aide d’une sélection médicale. Dans l’assurance contre les accidents, et dans l’assurance contre la maladie, il n’en est plus de même. En effet, dans ce cas, certaines professions présentent un risque