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En Angleterre, il atteint à peu près 700 millions de francs 1 . La classe suivante comprend, avons-nous dit, les objets d’une utilité relative, c’est-à-dire d’un genre intermédiaire qui, suivant l’usage que le destinataire leur attribuera, devront être rangés soit parmi les articles superflus, soit parmi les articles de première nécessité, sans qu’il semble possible, a priori, de leur conférer, ni de leur refuser l’une ou l’autre de ces qualifications. Ainsi, le sucre, consommation de luxe dans bien des cas, est considéré cependant aujourd’hui, à juste titre, comme une consommation de première nécessité pour les petits ménages. Le vin, dès qu’on en abuse, dès qu’on recherche les meilleurs crus, lorsqu’il paraît sur Jes tables somptueuses, ou même seulement lorsqu’il égayé les parties de plaisir, les noces, les repas de corps, etc., est un objet de luxe. Au contraire, il demeure objet de première nécessité quand il sert journellement à réparer les forces des travailleurs dans les villes ou dans les campagnes. La bière, le thé, le café, revêtent la même diversité d’aspect suivant les circonstances. Les instruments de transport favorisent les voyages d’agrément, les relations plus ou moins lointaines de famille et d’amitié, les approvisionnements de denrées, de meubles, de vêtements, etc., dont la nécessité est souvent discutable. D’un autre côté, ils constituent aussi l’élément essentiel de la vie industrielle et commerciale. On pourrait poursuivre les mêmes distinctions à l’égard des objets d’éclairage et de chauffage, du charbon de terre, coke, gaz, des bougies, du pétrole, des allumettes, etc. Sans doute, certains théoriciens ne veulent pas tenir compte des emplois exceptionnels et abusifs que nous venons de citer, et rangent alors d’emblée la plupart de ces consommations parmi celles de première nécessité. Mais, à les suivre dans cette voie, on risquerait évidemment d’énoncer un fait souvent exagéré ou tout au moins contestable. Le mieux semble, donc, comme nous l’avons fait, de laisser’ ici chacun opérer la répartition à son gré, suivant les cas individuels et les circonstances, sans se prononcer d’avance d’une manière générale. La dernière classe . En Angleterre, les 700 millions indiqués ct-dessus se répartissent, grosso modo, de la manière suivante : Droits sur les spiritueux (douane et excise). 446,000,000 fr. — tabacs 225,000,000 — matières d’or et d’argent (douane et excise) 2,000,000 — vins 27.000,000 — cartes à jouer 420,000 Total 700,420,000 fr.

— IMPOT 

n’en sera que plus strictement limitée aj notre conclusion plus certaine. Dans cette présente catégorie intermédiaire peuvent figurer 582 millions de pert ceptions environ, année moyenne, pour le budget français 1 et à peu près 590 millions pour le budget anglais 2 . . Impôts sur les objets de première nécessité, — Ils attaquent la vie même de celui qui Ses paye. — Leur répercussion tend sans doute à produire l’augmentation des salaires,, mais elle cesse de fonctionner dans certains cas. — L’impôt accable alors le pauvre qui ne peut lui échapper. — Théorie de Tintpôt progressif à rebours. — Tous les paya tendent à dégrever les objets de première nécessité. — Exemple spécial des heureuses réformes accomplies en Angleterre depuis 1342. — La France a marché timidement dans cette voie ; souvent même elle à rétros gradé. Nous arrivons aux impôts sur les objets de première nécessité, dernière classificaïlom qui mérite, par son importance financière et sociale, d’occuper la place dominante daas ce travail et de lui fournir sa conclusion. Il s’agit exclusivement ici des objets essentiels à la vie, de ceux dont personne ne saurait se passer sous peine de cesser d’exister. Le pain figure en tête de cette liste spéciale : viennent ensuite la viande, le sel, et d’autres aliments, tels que les légumes, les poissons, le lait, les œufs, etc. Diverses consommations subsidiaires pourraient, sans doute T être ajoutées : les vins, cidres, bières, etc t d’abord : mais nous venons précisément 4e les classer à part en raison des abus â&aè elles risquent trop souvent de devenir l’objet De même pour le vêtement, qui se . Les 535,000,000 fr. de taxes environ établies sur les objets d’une nécessité relative dans le budget français sa décomposent ainsi : Droits sur les vins 132,000,000 fr. — les cidres 14,000,000 — la bière 22,000,000 — les transports 92,000,000 — les sucres 175,000,000 — le thé. 1,100,000 — le café 104,000,000 — le pétrole 34,000,000 — les bougies . 8,000,000 Total 582,100,000 fr." . Dans le budget anglais, les 591 millions ci-dessus se décomposent de la manière suivante : Droits sur la bière , 219,509,W fr, — les tabacs 221,000,000 — le thé 113,500,000 — le café 4,80û,Ô0& — le cacao , 2,100,00» — la chicorée 1,800,09» — les médicaments S,000, QO<ï — les fruits secs ’. 13,500,000 — les chemins de fer 7,80Q,OÔU — divers de douane..... „ 500,O0J Total 591,500,000 fr main-