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Angleterre, en 1837, par Wheatstone. Elle fut lue par Mill dès le commencement de 1838. L’impression qu’il en garda fut très profonde. « Avez-vous jamais pris connaissance du Cours de philosophie positive d’Auguste Comte, écrit-il au D r Bain, le 15 novembre 1841 ? Il contient quelques erreurs ; mais, en somme,, je pense qu’il est presque la plus ’ grande œuvre de ce siècle x ». On sait que Stuart Mill entretint des relations amicales avec Auguste Comte ; il correspondit avec lui de 1841 à 1846. La trace de l’influence du grand philosophe français se retrouve surtout dans le sixième livre du Système de logique. Nous y reviendrons dans un instant. L’année 1844 vit paraître un ouvrage de Stuart Mill intitulé : Essai sur des questions non résolues en économie politique. Mais il avait été rédigé en 4 830 et 1831.

De 1843 à 1848, Stuart Mill composa les Principes oVéconomie politique et couronna par ce magnifique travail la période la plus laborieuse et la plus productive de sa carrière scientifique. Ses écrits furent plus nombreux de 1848 à 1869 que dans la période précédente, mais d’une importance beaucoup moindre, bien que d’un très haut intérêt encore. Nous nous contenterons de les citer en suivant l’ordre des dates :

J858. — Mémoire sur les améliorations apportées dans l’administration de Vlnde. 1 vol. (non traduit) ;

. — La liberté, 1 vol. — (traduit par Dupont-White) ;

. — Considérations sur la réforme parlementaire, 1 vol* (non traduit) ; -1875. — Dissertations et Discussions , 4 vol. (non traduit) ; cette publication comprend les articles politiques, philosophiques et historiques insérés dans les Revues d’Edimbourg et de Westminster 2 ;

. — Considérations sur le gouvernement représentatif, 1 vol. (traduit par Dupont-White ) ;

. — Utilitarianisme, i vol. (traduit par P.-M. LeMonnier) ;

. — Examen de la Philosophie de William UamiUon, 1 vol. (traduit par Cazelles) : . — Auguste Comte et le Positivisme 1 vol. (traduit par Clemenceau) ; . — Angleterre et Irlande, 1 vol. (non traduit) ;

. — Assujettissement des femmes, 1 vol. (traduit par Gazelles).

i. Cité par M. Courtney, foc. cit., p. 92, . C’est parmi les articles publiés dans la Westminster review que se trouve l’étude sur la Révolution de 1848 qui a été traduite par M. Sadi Carnot. Cette étude est une défense de la Révolution de 1848 en réponse aux attaques dirigées contre elle par lord Brougham. Il convient d’ajouter à cette liste 1 : U Autobiographie, publiée après sa mort, 1873, 1 vol. (traduit par Cazelles) ; Les Essais sur la religion, 1 vol. (traduit par Cazelles) et les Chapters on Soeialism f publiés dans la Fortnightly Review en 1879 (non traduit, croyons-nous).

. Sa carrière politique et sa mort-Nous terminerons ces trop sommaires indications biographiques 2 , en disant quelques mots du passage de Stuart Mill dans la vie politique.

Les Irlandais dont il avait, de bonne heure, appuyé les légitimes prétentions à une meilleure organisation de la propriété foncière et à une certaine autonomie politique, lui offrirent, à plusieurs reprises, avant 1858, un mandat politique. Sa situation dans la Compagnie des Indes l’avait obligé à le refuser. Il en accepta un dans la circonscription de Westminster, à Londres. Il borna sa campagne électorale à l’envoi d’une lettre dans laquelle il déclarait aux électeurs ne devoir, s’il était élu, consacrer aucune partie de son temps et de son travail à leurs intérêts locaux. Cette rare franchise ne le desservit point. Il fut élu au commencement de 1865. Son premier acte à la Chambre des communes fut le vote d’un amendement en faveur de l’Irlande. Le second fut un discours également en faveur de l’Irlande prononcé le 16 février 1865, Il fut, en cette occasion, si défavorablement accueilli par la majorité de ses collègues qu’il dut, pendant un certain temps, renoncer à prendre la parole. Les classes ouvrières trouvèrent en lui un défenseur ardent. Il réclama leur représentation directe au Parlement, la considérant comme indispensable à la bonne solution des questions qui les concernent. Il intervint en leur faveur, en 1866, sous le ministère Disraeli, à propos de l’interdiction d’un meeting populaire à Hyde Park. L’exemple des États-Unis lui semblait prouver que la démocratie peut arriver à la correction de ses défauts par l’éducation politique. En 1867, il présenta un amendement tendant à reconnaître aux femmes le droit de vote dans les élections politiques. « Le droit de vote, soutenait-il, doit correspondre à l’obligation de payer l’impôt ». Son amendement ne réunit que 73 voix. Un peu plus tard, il proposa d’organiser la représentation des minorités, suivant le système ingénieux de M. Hare. . V. la bibliographie donnée par M. Courtney, à la fia de son livre, d’après M. Anderson, du British Muséum. . V. dans le livre de M. Courtney nn tableau assez, complet dressé, année par année, de tous les faits intéressants da la vie de Stuart Mill (p. 191-194).