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ieux possible le milieu physique dont qui est mis à la disposition de l’industr mose. La répartition de la population du commerce et qu’il demandait des mes

au mieux possible le milieu physique dont il dispose. La répartition de la population entre les différentes régions et l’importance des débouchés (voy. ces mots) qu’elle entraîne étaient autrefois considérées avec raison comme un facteur important de la détermination des cultures l’élevage était relégué aux parties éloignées du territoire, la culture maraîchère était centralisée autour des villes, la petite culture prenait grand soin de produire tout ce qui était nécessaire à la consommation de la famille, le blé, la viande, les légumes, le lin et le chanvre, le vin ou le cidre, la graisse, l’huile ou le beurre, les fourrages pour le bétail, etc. Mais la création des voies de communication faciles et rapides a aujourd’hui diminué, au point de les rendre négligeables, les difficultés d’approvisionnements, et la culture a pu se spécialiser en utilisant les aptitudes particulières à chaque sol. Le midi de la France a pu donner la plus grande extension à la culture de la vigne (V. VITICULTURE) et accroître l’importance de ses cultures maraîchères ou florales (V. HORTICULTURE ; les prairies ont aussi beaucoup gagné (V. FOURRAGES) et les céréales ont pris la place qui leur convient le mieux. Cette révolution dans l’économie rurale a entraîné une amélioration générale de l’agriculture qui ne fait que commencer et qui promet beaucoup pour l’avenir.

Dans certains cas il y a tout avantage a laisser le sol en foréts (voy. ce mot), à le reboiser même quand il est nu, au lieu de le soumettre au régime de la charrue. D’ailleurs, l’art forestier a fait reconnaître aujourd’hui, grâce aux remarquables travaux de l’ingénieur Surell, que la forêt joue un rôle important dans la régularisation du régime des eaux, et les reboisements des régions montagneuses ont pris une grande importance économique (V. EAu).

Sur certains sols l’eau doit être amenée au moyen de canaux (V. IRRIGATION) pour favoriser la végétation d’autres, au contraire, doivent être asséchés ou drainés (V. DESSÉCHEMENT, DRAINAGES).

3° Toutes ces différentes méthodes d’utilisation du sol réclament un grand concours de capital. L’emploi raisonné du capital en agriculture reste toujours, de tous, le plus difficile des problèmes qu’elle a à résoudre. Tout d’abord il y a lieu, dans beaucoup de cas, de se demander si les capitaux dont elle dispose sont suffisants, et lorsque l’insuffisance est constatée, si elle doit recourir au crédit, dans quelle mesure et par quels moyens (V. CRÉDIT AGRICOLE). On a trop longtemps cru que le crédit à l’agrieulture était d’une essence différente de celui

qui est mis à la disposition de l’industrie et du commerce et qu’il demandait des mesures d’exception. On commence à revenir de cette opinion erronnée, mais il a fallu les enseignements de l’expérience pour arriver à cette réaction.

Le capital domine toutes les opérations de l’industrie agricole comme de toutes les industries. Depuis le défrichement initial du sol jusqu’à la vente des produits récoltés, il se présente sous forme de capital circulant destiné aux salaires, aux frais généraux, etc., et aussi sous forme d’outillage, de machines agricoles, de bâtiments d’exploitation, d’approvisionnements et de bétail. (V. CAPITAL, Economie rurale.)

L’accumulation du capital en agriculture est d’ailleurs réglée économiquement par le système de culture suivi (V. CULTURE). C’est le système de culture qui permet la meilleure utilisation du sol disponible, qui gouverne toutes les opérations agricoles et qui donne la mesure exacte de la richesse d’une contrée. Ce qui importe à une nation agricole, ce qui la fait prospère, c’est le degré d’élévation de la culture, c’est le produit brut qu’elle tire de son sol. Or, l’abondance du capital permet seule de conduire l’agriculture à la prospérité qu’elle chercherait vainement dans une autre voie, dans le relèvement des tarifs douaniers par exemple.

Le progrès agricole doit être cherché dans le perfectionnement des méthodes, dans une meilleure instruction (V. ENSEIGNEMENT TECHNIQUE), dans un meilleur emploi des ressources naturelles, mais il ne saurait dériver d’un élément extrinsèque. La véritable voie de l’agriculture moderne ne saurait donc être que la voie scientifique ae expérimentale. FRANÇOIS BERNARD.

AIDES. V. Finances de l’ancien régime. AINESSE (Droit d’). V. Liberté de tester.. AKBAR. V. Aboul Falzi.

ALCOOLS. V. Boissons et Spiritueux.

ALGAROTTI (Francesco Rocco, comte). Néà Venise le 11 décembre 1712, mort à Pisé le 3 mai 1764. Fils d’un riche marchand, il fut à la fois poète, savant, économiste distingué. Ami de W. Pitt, de Frédéric II et de Voltaire, il écrivit aussi sur l’économie politit que, et « le peu qu’il a laissé, ditJ.-B. Say, dét note beaucoup de connaissances positives et d’esprit. Il se tient si près des faits et s’appuiesi constamment sur la nature des choses que, sans être parvenu à saisir la preuve et.


AMORTISSEMENT