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s Œuvres complètes de Boisguil- contrôler chimiquement pour prévenir En 1707, les OEuvres complètes de Boisguilbert ont été publiées sous ce titre Détail de la France sous le règne présent, augmenté de plusieurs mémoires et traités sur la même matière. 1 vol. in 12. Cette édition comprend les opuscules suivants Traité de la nature, culture, commerce et intérêt des grains, tant par rapport au public qu’à toutes les conditions d’un État ; Causes de la rareté de l’argent et éclaircissements des mauvais raisonnements du public à cet égard

Dissertation sur lanature desrichesses, de l’argent et des tributs, où l’on découvre la fausse idée qui règne dans le monde à l’égard de ces trois articles.

Traité du mérite et des lumières de ceux que l’on appelle gens habiles de la finance ou grands financiers.

Une nouvelle édition a paru à Bruxelles, en 1712. G. de Backer. 2 tomes en 1 vol. Les OEuvres complètes de Boisguilbert ont également été publiées sous le titre de Testament politique du maréchal de Vauban en 1707, puis en 1712 (2 vol. in-12).

Enfin, la Correspondance de Boisguilbert avec Chamillart et Desmarets figure, comme annexe, dans la Correspondance des Contrôleurs généraux publiée par les soins de M. de Boislisle. Imprimerie nationale.

BOISSONS.

. Nécessité de réglementer le régime des bois. sons.

. Effets de la réglementation. a. Au POINT DE VUE SOCIAL.

b. Au POINT DE VUE ÉCONOMIQUE. C. Au POINT DE VUE FISCAL.

. Nécessité de réglementer le régime des Tous les pays relevant de notre civilisation ont été amenés, tant par des nécessités fiscales que par des raisons d’ordre moral et hygiénique, à réglementer la production, la circulation et l’usage des liquides fermentés. Il en est résulté l’apparition de difficultés spéciales dans la condition économique de ces produits. Il est évident, en eflet, que, si d’un côté cette nature de denrées fournitune base imposable large et productive, les abus de consommation qu’on en peut faire constituent d’autre part un danger grave à divers points de vue. La santé et la moralité publiques sont également intéressées, surtout en ce qui concerne la classe ouvrière, à ce que certaines boissons particulièrement dangereuses soient mesurées, pour ainsi dire, à la consommation, afin d’éviter les excès et même, dans certains cas, il est utile de les M. D.

SOMMAIRE

boissons.

contrôler chimiquement pour prévenir les désordres que peuvent produire l’impureté ou la sophistication.

La question s’est posée dans ces termes depuis que la production industrielle des alcools, coïncidant avec une restriction considérable de la production naturelle des vins, a inondé le marché de liquides violents, souvent toxiques, et vendus à vil prix. Auparavant, quand l’ahus existait il présentait beaucoup moins de dangers, et l’intérêt fiscal restait à peu près seul en présence de l’intérêt économique, le premier voulant une réglementation capable d’assurer la perception des droits établis sur une matière imposable aussi fructueuse, le second réclamant avec instance la liberté pour une production agricole essentielle et pour un commerce immense et de première nécessité. Aujourd’hui, les choses ne vont plus ainsi. L’intérêt social intervient à présent dans le débat avec une autorité prédominante et change considérablement les termes du problème. Évidemment il impose la restriction, le contrôle, la surveillance permanente et exacte. Les esprits les plus libéraux a priori ont bien vu cette nécessité pratique et ont admis la nécessité de la lutte énergique contre l’inondation alcoolique. Ce rapide exposé nous indique immédiatement que la question du régime des boissons est complexe. Elle se présente à l’examen sous trois points de vue d’une importance à peu près égale. Nous devons les considérer tous les trois pour arriver à une vue précise et claire de l’ensemble, et pour poser bien nettement les problèmes délicats et diveis que la question soulève.

. Effets de la réglementation. a. Au point de vue social, on peut se demander quel est l’effet produit sur la consommation par le régime plus ou moins artificiel imposé par la loi aux diverses sortes de boissons. Deux cas peuvent ici se présenter. En premier lieu, il s’agit d’une boisson dite alimentaire, propre à compléter l’alimentation et à réconforter le consommateur. Le régime fiscal aura nécessairement pour effet de gêner et de restreindre cette consommation utile à tous les points de vue, et cela dans une proportion variant avec le tarif de l’impôt. Une taxe lourde obligera les familles les moins aisées à retrancher de leur ordinaire ce complément, ou bien le leur fera payer cher. Il en résultera toujours une réduction sensible dans le bien-être de ces familles, et par suite, un trouble social appréciable..Quel que soit d’ailleurs le taux de