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BILLET A ORDRE 194 BILLET DE BANQUE fumiers produits par tout l’effectif ani- BILLET DE BANQUE.— Le billet de ban-Les fumiers produits par tout l’effectif animal donneraient 84 millions de tonnes estimées à 838 millions de francs. li. Tisserand est d’avis que cette production devrait s’élever, par une meilleure installation des fermes, à 123 millions de tonnes, quantité encore insuffisante pour une bonne fumure du sol et qui prouve la nécessité de recourir aux engrais chimiques. D’autre part, le travail des bêtes de trait est évalué à 1,313 millions de journées d’une valeur de plus de 3 milliards. Enfin les animaux vendus annuellement à l’industrie, chevaux, ânes, mulets représentent une valeur de 80 millions de francs. Ajoutons à ces produits ceux des petites industries animales qui se retrouvent encore à la ferme, les volailles et lapins livrés à la consommation pour 188 millions, les œufs pour 131 (valeur estimée à la vente par les producteurs et non à la consommation) ; 47 millions pour les vers à soie et 20 millious pour le miel et la cire des ruchers. Toutes ces valeurs additionnées donnent un produit annuel total de 3,328 millions sans y comprendre le travail et le fumier qui se retro uvent comme facteurs de la production, mais qu’il faut estimer pour la bonne ordonnance de l’exploitation agricole.

La consommation de la viande dans la population française ressort aux chiffres suivants, en tenant compte des quantités importées ou exportées

La viande produite par les animaux abattus s’est accrue de 1840 à 1882 de 121 p. 100 pour l’espèce bovine, de 105 p. 100 pour l’espèce ovine, et de 33 p. 100 pour l’espèce porcine. Les chiffres totaux absolus étaient de 682,000 tonnes en 1840, de 972,000 tonnes en 1862, et de 1,240,000 tonnes en 1882. Statistique agricole décennale de 1882, Paris-Nancy, 1888 ; publication du ministère de l’Agriculture, importante à consulter au point de vue documentaire. Voir article Économie rurale, les traités qui y sont signalés. BIENFAISANCE. V. Bureaux de bienfaisance. IV. CONSOMMATION DE LA VIANDE. MOYENNE PAR TÊTE ET PAR AN.

1882 

Paris. 66k,65 79k,31

Autres villes. 50 ,CO 58 ,87

Population rurale. 18 ,57 21 ,89 Moyenne générale. 25,92 33 ,05 FRANÇOIS BERNARD.

Bibliographie.

BILLET DE BANQUE. Le billet de banque est un billet au porteur payable à vue, analogue, quant à sa nature juridique, aux autres effets de commerce billets au porteur non payables à vue, billets à ordre, lettres de change, etc.

Considéré au point de vue de sa fonction économique, le billet de banque peut être défini le titre d’une créance de sommes d’argent, transmissible parla simple tradition manuelle et circulant, grâce au crédit de l’établissement qui l’a émis, à l’instar du numéraire dont il donne le droit d’exiger le payement.

C’est un instrument de circulation et de crédit.

Comme instrument de circulation il a, sur la monnaie qu’il représente, l’avantage d’être plus léger, plus maniable, plus facilement transportable. Cette commodité est surtout appréciée dans les pays dont la circulation métallique est composée de beaucoup d’argent et d’une petite quantité d’or. Ainsi, en Allemagne, avant l’adoption de l’étalon d’or en 1873, la circulation des billets de banque était des plus considérables. On a également remarqué que le métal blanc figure dans l’encaisse de la Banque de France pour la moitié environ de l’encaisse totale tandis que, d’après les constatations des enquêtes monétaires, il n’entre que pour un tiers dans la composition de la circulation française. Le commerce paye la Banque en argent et conserve son papier. En 1849 et en 1876, au moment de la reprise des payements en espèces, le retrait. de certaines coupures a provoqué des réclamations. Le billet de banque est, en même temps qu’un instrument de circulation, un instrument de crédit.

La souscription d’un billet est un mode d’emprunt pour les banques comme pour les autres commerçants. Seulement, il faut noter cette particularité que l’emprunt correspondant à l’émission du billet de banquen’est pas fait à un ou plusieurs capitalistes, mais à la généralité du public ; que les fonds empruntés ne sont pas des capitaux appropriés, mais font partie de la circulation métallique du pays ; que, par suite, l’emprunt dont. le billet de banque est le titre n’entraîne pour, l’établissement d’émission aucune charged’intérêts. C’est un avantage dont l’importance est considérable dans les pays où les. capitaux sont rares, mais qui est fortement diminuée partout où se développe l’usage des dépôts en banque.

La faculté de faire des emprunts à la circulation métallique résulte des circonstances suivantes. La somme des espèces en circula-