Page:Savignon - Filles de la pluie.djvu/249

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« tous les couteaux pour les opérations » ; la maison de Lucie Stéphan, dont les cloisons avaient été taillées dans les panneaux en bois de rose du yacht de plaisance Elsie ; et surtout, une longue pièce d’ivoire sculpté, que les Malgorn de Bougouglas se transmettaient de père en fils. On en avait offert dix mille francs, à Jean-Daniel Malgorn, de ce curieux travail, et il avait refusé de le vendre, disant qu’il « l’avait toujours connu chez lui », qu’au reste, il méprisait l’argent. Et, chaque année, le même amateur repassait, ajoutant quelques billets à ses précédentes propositions.

— Mais les plus magnifiques choses, vint à conclure Le Sinn, sont chez Claire Calgrac’h.

Alors quelques-uns se récrièrent et dirent que Claire « ne comptait pas », pour la bonne raison qu’on ne savait pas la provenance de ce qu’elle possédait.

— Quelle est donc cette Claire ? demanda Ducreux, un Brestois.

— Une jeune fille de Frugulou.

— Et elle a des objets de valeur chez elle ?

— Dites : des richesses, intervint Le Noan, le « Sans Fil »[1], homme instruit et de quelque culture. Mais, parler de Claire, c’est perdre son

  1. Employé à la station marconique.