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VII



Et sous un ciel attendri d’automne qui rendait plus mélancolique encore son départ, Soley ne pouvait détacher ses yeux du rivage.

Vues de la mer, les côtes prenaient un aspect inattendu. Le pays lui redevenait étranger. Une émotion jaillit de cette constatation. Il regarda avec reconnaissance et regret cette terre où il avait été heureux.

« Si l’on doit, réfléchit-il pour s’affermir, endurer toujours les mensonges des femmes, ne sont-ils pas préférables, ceux qui naissent sous le charme d’une bouche artificieuse et raffinée ? Un cœur vraiment épris est parfois incapable de les découvrir. Mais les tromperies d’une fille inexperte sont un pain bis qu’un estomac fatigué digère mal. »