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flexion, peut-être cette générosité instinctive qui commande d’obéir aux actes extrêmes dictés par le cœur.

Positivement, la vitesse de sa course m’essoufflait.

Enfin, nous passâmes Kerandron pour gagner Porz Goret. C’est là le Sud de l’île, un des bouts du vaste croissant formé par la baie de Lan Pol. La falaise, ici, n’est pas gigantesque et impressionnante comme au Stiff ni comme à Porz Allemgen. Elle n’a point non plus l’âpre beauté de la pointe de Pern. Ce sont des amas de roches presque entières recouvertes à marée haute, prolongées par des centaines de cailloux dispersés en tous sens et dont la crête se couvre d’écume. Des petites anses de sable, recueillant les eaux abritées de la baie, ajoutent par beau temps de la douceur à ces lieux. Mais que le regard se perde un peu au large, vers Leurvas, la bouée Bridy et la Jument, alors, l’Océan houleux, sans cesse en lutte contre le courant, marque bien qu’il ne tient qu’à lui de changer en effroi la quiétude où l’on s’était reposé.

C’est parmi ces récifs que vint s’égarer la chaloupe du Vesper. De sa main tendue, l’îlienne me désigne l’endroit.