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communes, c’est-à-dire au fa (voyez ci-après le tableau du système général des clefs). Mais on conçoit l’énorme difficulté, disons l’impossibilité qu’il y aurait à lire rapidement la musique sur une portée formée d’un aussi grand nombre de lignes. Voici donc l’ingénieux moyen auquel on a eu recours.

On observa que, si toutes les voix réunies, celles de l’homme et celles de la femme fournissent en effet, dans leur ensemble, cette étendue d’environ vingt-cinq degrés, néanmoins chaque voix, prise isolément, ne parcourt qu’un espace beaucoup plus restreint, puisque les voix qui descendent bas s’élèvent moins que celles qui atteignent les sons aigus, et que, réciproquement, celles-ci descendent moins que les premières. D’où il résulte que les lignes supérieures de cette portée générale sont complètement inutiles aux voix graves ; qu’au contraire, les voix aiguës n’emploient que les lignes supérieures ; et qu’enfin les voix intermédiaires, se tenant dans la région moyenne de la portée générale, laissent vides plusieurs des lignes supérieures et inférieures. On partit de là, et, supprimant les lignes inutiles à la voix pour laquelle on écrivait, on ne laissa subsister de la portée générale que la portion nécessaire pour écrire la série des sons constituant le diapason de cette voix.

Pour former cette portée partielle, on prit à la portée générale cinq lignes seulement, ce nombre suffisant à peu près à l’étendue commune d’une voix quelconque.

Mais il fallut dès lors avoir recours à un signe indiquant à quelle portion de la portée générale correspondait cette portée partielle.

Tel est le principe des clefs, et l’on voit, ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer, que non-seulement les clefs donnent un nom aux notes écrites sur la portée, mais qu’elles établissent le diapason auquel ces notes se rapportent.

Le système des clefs est rendu sensible aux yeux dans la figure suivante, qui le résume complètement.

Tableau du système général des clefs. Position abandonnée


PORTÉE GÉNÉRALE xxxx


On voit par ce tableau :

1o Que les trois clefs de fa, d’ut et de sol, désignent les trois notes correspondantes placées dans la portée générale : fa, sur la quatrième ligne ; ut, sur la sixième, et sol, sur la huitième.

2o Que sur cette portée générale, une portée partielle (celle en usage) s’élève graduellement de ligne en ligne, occupant ainsi huit positions sur la grande portée de douze lignes

3o Qu’en rapportant à la portée partielle et mobile l’un ou l’autre des trois points fixes fa, ut, sol, désignés par les clefs sur la portée générale, et en observant à quelle ligne de la portée partielle correspond le point fixe figuré par la clef, on connaîtra la position exacte