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tandis que la terre tourne


On voit ainsi les morts tirer leurs langues vertes
Comme pour faire encor plus de vide en leur sein,
Et descendre au néant, les paupières ouvertes,
Frôlant d’un œil aveugle une ombre sans matin.

Cette abeille n’est plus, cette étincelle est morte ;
Comprends-tu bien la nuit et l’immobilité ?
La chatte saute après les mouches de la porte ;
Viens jouer, c’est la joie au jardin, c’est l’été.