Page:Sauvage - Tandis que la terre tourne, 1910.djvu/107

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
107
la mort en croupe

Ah ! pauvre âme plus seule et plus impénétrable
Que l’étang du soleil dans son clos de rayons,
Tourne dans ton lambeau d’espace misérable
Et ne demande rien aux constellations.
Passe, valse isolée et ronde de planète
Lourde d’un univers inviolable et vain :
Lorsque le rossignol sur la terre muette
Emplit d’un cri d’argent l’horizon qui s’éteint,
Il ne révèle pas quelle harmonie il chante,
Si c’est la lune rose ou l’odeur du sureau,
Ou le bonheur feuillu de la vigne grimpante,
Ou son amie assise en mal des œufs nouveaux.