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fumées


III


Entends-tu le grelot lointain des voitures
Dans le matin rose ?
Ta vitre est close
Et que t’importe l’arbre, un champ et sa verdure ?
Pourquoi t’obstines-tu cependant à saisir
Dans le lointain léger de cette matinée
Ces grelots éveillant le langoureux dormir
Des violettes et de l’herbe satinée ?
Ah ! comme ces grelots et le piétinement
De la pendule uni à celui de ton sang
Composent la rumeur fuyante de la vie
Dans la paix qui t’enserre avec mélancolie.