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l l′ ł r
βl 3 e ɣl 3 f-h ɣl 3 i βv 3 e ɣ 3 δv
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Au delà du degré 3, nous entrons dans un autre domaine : des consonnes nous passons aux voyelles. Jusqu’ici, nous n’avons pas fait prévoir cette distinction ; c’est que le mécanisme de la phonation reste le même. La formule d’une voyelle est exactement comparable à celle de n’importe quelle consonne sonore. Au point de vue de l’articulation buccale, il n’y a pas de distinction à faire. Seul l’effet acoustique est différent. Passé un certain degré d’aperture, la bouche fonctionne principalement comme résonateur. Le timbre du son laryngé apparaît pleinement et le bruit buccal s’efface. Plus la bouche se ferme, plus le son laryngé est intercepté ; plus on l’ouvre, plus le bruit diminue ; c’est ainsi que, tout à fait mécaniquement, le son prédomine dans la voyelle.

E.Aperture 4 : i u ü.

Par rapport aux autres voyelles, ces sons supposent une fermeture encore considérable, assez voisine de celle des consonnes. Il en résulte certaines conséquences qui apparaîtront plus tard, et qui justifient le nom de semi-voyelles donné généralement à ces phonèmes.

i se prononce avec lèvres tirées (signe ‾) et articulation d’avant, u avec lèvres arrondies (signe °) et articulation d’arrière, ü avec la position des lèvres de u et l’articulation de i.

Comme toutes les voyelles, i u ü ont des formes nasalisées ; mais elles sont rares et nous pouvons en faire abstraction. Il est à remarquer que les sons écrits in et un dans