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élèves habitent les pacages une partie de l’année, l’été et la moitié de l’automne. Cette période de temps écoulée les animaux sont ramenés à leurs propriétaires.

Chaque année, au commencement de la belle saison, les produits mâles et femelles sont emmenés pêle-mêle dans des pâturages communs. Le contact continu des deux sexes réveille prématurément l’appareil génital ; les poulains en sautant sur les pouliches s’épuisent, se ruinent le train postérieur, parfois leurs saillies sont fécondes : aussi voit-on des femelles qui mettent bas à l’âge de trois ans, au grand préjudice de leur développement ultérieur.

Pendant le mauvais temps, les poulains sont obligés de supporter les pluies, les giboulées, la neige même ; alors on les voit tremblottants, leur corps est ramassé, leur poil hérissé, ils cherchent à s’abriter derrière les haies, sous les arbres, contre les rochers ; ce qui ne les empêche pas toujours de contracter des maladies de diverses sortes : rhumes, gourmes, fluxions, rhumatismes, etc. Il arrive que, pendant un été sec, les sources se tarissent, la pelouse se dessèche et ces jeunes élèves se trouvent ainsi privés d’une partie de leur nécessaire. Aussi les voit-on au retour des pâturages, maigres, chétifs, complétement délabrés ; ils n’ont pas d’énergie ; leurs yeux n’étincellent plus comme autrefois pendant l’allure, leurs membres défaillants et leur poil long et sans lustre indiquent qu’ils ont gravement souffert. C’est dans cet état de débilitation qu’ils sont exposés aux maladies parasitaires : œstres, vers, acares, et à diverses maladies contagieuses ; enfin, des accidents de toutes sortes, par suite de coups de pieds, de chutes, d’attaques de bêtes fauves, sont encore les conséquences de ce mode d’élevage.

L’abandon des poulains à travers les montagnes est un bien mau-