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SATIRE VI.

SATIRE VI.



À CÆSIUS BASSUS.


CONTRE LES AVARES.

Au pays des Sabins, tranquille casanier,
Assis, mon cher Bassus, près d’un ample foyer,
Sous un archet fidèle aux accens de nos pères,
Vas-tu reprendre enfin tes cadences austères ?
Toi, poète divin dont la voix, tour à tour,
Sut chanter les héros, la sagesse et l’amour ;
Toi qui, de l’univers célébrant l’origine,
Prêtas des sons si fiers à la lyre latine.
Pour moi, dans ma patrie et non loin de la mer,
Sous un climat plus doux, je viens passer l’hiver,
Au pied de ces rochers qui s’élevant sur l’onde,
Y forment le contour d’une enceinte profonde.
Romains, c’est à Luna qu’on brave les soucis,
S’écriait Ennius, quand, d’un sang plus rassis,