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ACTE TROISIÈME.

SPLENDIANO, appelant vers la droite.

Scarlone !…

CORDELIA, après avoir écouté avec attention, sans quitter la bras de Uberta, à elle-même.

Non ! ce n’est pas celui-là !…

SPLENDIANO, à Scarlone.

Tes hommes sont prêts ?

SCARLONE.

Tous !

SPLENDIANO, se tournant vers Malerba.

Et les archers ?

MALERBA, s’avançant.

Aussi… (Mouvement de Cordelia qui prête l’oreille à sa vue, il continue.) J’ai fait renouveler toutes les cordes !…

CORDELIA, même jeu.

Toi non plus !…

ORSO, sur seuil de la porte, parlant aux soldats du fond.

Trouvez-moi Ugone, sur la place !…

CORDELIA, vivement, s’oubliant.

C’est toi !…

UBERTA.

Orso ?…

CORDELIA.

Alors, ce doit être Orso !

ORSO, qui descendait, surprenant le mouvement de Cordelia.

Que font là ces femmes ?

UBERTA, effrayée pour Cordelia qui, dans un mouvement d’horreur, à la vue d’Orso, recule jusqu’à l’extrême gauche, bas :

Dieu ! quel danger !… Tais-toi !… (Haut, se plaçant entre eux.) Ces femmes !… ces femmes, Orso, sont venues ramasser parmi les morts le fils que l’on m’a tué !…

ORSO, la reconnaissant, avec compassion.

Uberta ?… C’est vrai, pauvre femme, oui, ton Andreino !…