Page:Sardou - La haine.djvu/54

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
28
LA HAINE.


Scène XI.

Les Mêmes, moins CORDELIA.
ORSO.

L’assaut au palais !

LES GUELFES.

L’assaut !… (Ils s’élancent vers la herse, une bombarde éclate sous la voûte, et les Guelfes reculent. Deux ou trois blessés tombent.)

ORSO, soutenant un des blessés.

Guido !… mon cher Guido !… (On emporte le blessé ; avec rage.) O sorcière !… exécrable démon ! (Criant au fond.) Les madriers !… A la herse !… (Des Guelfes apportent une énorme pierre qu’ils campent devant la herse, puis un long madrier qu’ils posent sur la pierre et avec lequel, malgré une seconde décharge de bombarde, ils font à sept ou huit une pesée qui soulève la herse ; d’autres aident le mouvement et tiennent la herse levée au moyen d’une poutre ; et, au milieu des cris de joie et de victoire de tous, Orso a le premier disparu sous la voûte.)

TOUS.

Victoire ! à nous la Ville !


Scène XII.

Les Mêmes, ORSO, CORDELIA.

(On déblaie l’entrée et l’armée guelfe s’ébranle et commence à entrer en bon ordre sous la voûte, aux sons des tambours et des fanfares, et aux acclamations de tous ; puis tout à coup Orso paraît sur le balcon, tout éclairé par la lueur de l’incendie qui commence à dévorer le palais. Il tient Cordelia évanouie, et la traîne jusqu’à la rampe de fer où il la montre aux Guelfes en lui serrant le cou, comme pour l’étrangler.)

TOUS, avec des cris de joie.

Vivat !… — Orso ! — A mort ! à mort ! la Saracini !…

MALERBA.

Jette-nous-la !…