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ACTE PREMIER.

UBERTA.

Non ! non ! fie-toi à moi ! (En ce moment, Peravolti portant le gonfalon parait au fond sur la voûte, conduit par Ercole. Agitation des groupes pour les voir passer.)

ERCOLE, à Giugurta, d’en haut.

Voilà !

GIUGURTA, à Ercole.

C’est bien… (A Uberta.) Maintenant je repars…

UBERTA, rattachant son colletin.

Et qui les commande, ces maudits ?

GIUGURTA.

Ce batteur de laine, dont j’ai fait raser le toit ! — Orso Savagnano.

UBERTA, agenouillée pour rattacher les boucles de ses jambières.

Le fils de mon amie Cristofana, que tout petit j’ai tant de fois porté dans mes bras !…

GIUGURTA.

Que ne l’as-tu étranglé ?

UBERTA.

Ah ! sa pauvre mère a bien fait de mourir ! — Si elle voyait cela !…

GIUGURTA.

Et ton fils à toi, où est-il, avec l’épée que j’attends ?…


Scène V.

Les Mêmes, ANDREINO, avec une large épée de rempart.
ANDREINO.

Voilà, seigneur, voilà !

GIUGURTA, prenant l’arme et la pesant avec complaisance.

Bon, cela ! — Voici la mienne ! Mais la tienne ?