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ACTE CINQUIÈME.

MALERBA.

Les secours sont derrière l’autel !… Tout ce qu’il faut pour t’aider à vivre, et pour l’aider à mourir !…

UGONE.

N’attends plus rien autre de nous !…

ORSO, à genoux près de Cordelia, inanimée.

Oh ! ma Cordelia !… Voilà tout ce qu’il fait pour toi, ce Peuple que tu as sauvé !…

MALERBA.

Toi qui l’a sauvé avec elle, Orso !… veux-tu donc le perdre ?… La loi est implacable, et tu dois, comme nous, obéir à ce qu’elle ordonne !…

ORSO, se redressant.

Et qu’ordonne-t-elle encore… cette loi ?…

SPLENDIANO.

Vous n’êtes plus des vivants de ce monde.

UGONE.

Et l’église, vaste tombeau, va se fermer sur vous !…

ORSO.

Se fermer ?…

MALERBA.

Ces portes seront clouées, Orso… c’est la loi !… comme les planches de votre cercueil !… (L’Évêque paraît dans le chœur.)

ORSO.

Mais c’est horrible !… cela !… C’est horrible !… (A la vue d’Azzolino.) Prêtre… est-ce la volonté de Dieu qu’un tel acte s’accomplisse ?….

AZZOLINO, douloureusement.

Mon fils, je représente ici le Dieu mort pour le salut de tous ?

ORSO, frappé.

Tu as raison, mon Père ! — Et pardonnez-moi tous ! Je me soumets !… C’est justice !… (Toutes les épées rentrent aux fourreaux.)