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MALERBA.

Pas encore ! (Murmure d’impatience.) Vous avez d’abord à savoir ce que César exige.

TOUS, avec anxiété.

Parle !

MALERBA.

L’Empereur Charles offre de lever le siége de la ville et de rentrer sur le territoire de l’Église !…

TOUS, avec satisfaction.

Ah !

MALERBA.

Mais, comme votre Seigneur suzerain, et à titre de redevance, tribut de sujets à leur Roi, il exige la somme de cinquante mille florins d’or ! — Es-tu d’avis, Peuple, qu’on les lui donne ?

TOUS.

Oui, oui, donne-les ! Et les prisonniers ! les prisonniers !…

MALERBA.

Il sera fait à ton gré ! — Maintenant aux captifs ! (Montrant Giugurta aux bourreaux.) Bourreaux !… à votre office !… et commencez par lui !

TOUS.

Oui ! oui ! (Cris au fond : Arrêtez ! arrêtez !… Orso ! Orso ! Vivat ! )


Scène II.

Les Mêmes, ORSO.

(Orso paraît au fond sur les marches, fendant la foule qui pousse à sa vue une immense exclamation de joie.)

LA FOULE.

Gloire à Orso !… (Les chefs du peuple se lèvent, tandis qu’Orso descend les marches, vivement, au milieu de tous les bonnets et de toutes les armes qui s’agitent. — Il a son épée.)