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LA HAINE.

Saracini, lesquels sont en fuite !… Et que celui-là qui les livrera, recevra cinq cents florins pour salaire !

CORDELIA, à elle-même.

Ah ! Seigneur !

LA FOULE.

Vive Guelfes ! Mort aux Gibelins !… (Trompettes, les lumières et les clameurs s’éloignent.)

GIUGURTA, courant aussi à la fenêtre.

Bandits ! (Il regarde en soulevant la tapisserie et disparaît en partie.)

UBERTA, courant à lui.

Prends garde !

CORDELIA, seule, à elle-même.

Ah ! Dieu… mon Dieu !… Lui fermer ce passage en ce moment… Mais qu’il achève l’autre !… n’est-ce pas effroyable aussi !… Mon Dieu ! éclaire-moi ! inspire-moi ! que veux-tu que je fasse ? (On entend tout au loin la voix du héraut qui s’éloigne.)

GIUGURTA, redescendant et traversant la scène.

Allons !… il n’y a plus de temps à perdre, d’autres vêtements,… puis la fuite ! (Uberta reparaît.)

CORDELIA, montrant l’escalier.

Par ce chemin ?…

GIUGURTA.

Sans doute !…

CORDELIA.

Le plus dangereux !…

GIUGURTA.

Puisque je n’en ai plus d’autre !… (Il sort par la gauche, la porte reste ouverte.)