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A M. AUGUSTE VITU.

Monsieur,

La critique vient d’accueillir ma nouvelle pièce avec une faveur si marquée que je veux la remercier ici publiquement de cette bienveillance, à laquelle je n’étais plus accoutumé ; et ce remerciement ne saurait être mieux placé que sous le patronage de celui qui m’a, le premier, prodigué l’éloge. Acceptez donc, Monsieur, pour vous et pour vos confrères, l’expression de ma reconnaissance ; et qu’il me soit permis de répondre en même temps à quelques questions et objections qui me sont faites.

Nos grands écrivains dramatiques du XVIIe siècle ne manquaient pas à publier, avec leurs pièces, la Critique de ces mêmes pièces, pour y plaider leur propre cause. — Cette coutume est perdue ; et je le regrette. — Que leur exemple serve du moins à me justifier ; mais, comme je n’ai pas la prétention de m’égaler à ces glorieux modèles, ma Critique de la Haine saura garder, ainsi que ma pièce, le rang qui lui convient, et n’affectera que la forme d’une simple et modeste causerie.