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C’était un vieux gentilhomme très simple, très pauvre, très gourmand, et qui eût donné pour un bon repas tout son arbre généalogique. M. Levrault n’avait pas eu de peine à l’attirer chez lui. Le chevalier allait souvent à la Trélade ; on avait fini par remarquer dans le pays qu’il ne s’y rendait jamais après dîner et que jamais il n’en sortait avant.

M. Levrault s’était bien présenté avec Laure dans quelques familles que lui avait désignées Gaspard ; mais, soit que Gaspard, en pilote habile, les eût dirigés à bon escient vers des parages où il n’avait pas de concurrence à redouter, soit qu’en réalité le bois dont on fait des gendres manquât absolument dans cette partie de la Bretagne, toujours est-il que Laure et son père n’avaient pas découvert un seul gentilhomme à marier. En dépit de ses trois millions, M. Levrault s’était vu partout accueilli avec cette haute