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je le savais déjà ; elle n’en sera que plus glorieuse. Ma parole fécondera cette terre ingrate. Couvrir de moissons les plaines de la Beauce, est-ce là de quoi tenter le génie et le dévouement d’un apôtre ?

— Va donc, que ta destinée s’accomplisse ! Poursuis ta mission. Pour moi, j’ai renoncé à la vie politique. Je sens que je ne suis pas fait pour l’apostolat ; mais je suis fier de mon fils, et mes vœux t’accompagneront.

— Eh bien ! reprit Timoléon, puisque vous êtes fier de votre fils, vous ne lui refuserez pas une poignée de ce vil métal qui disparaîtra de la terre régénérée quand le règne de la vérité sociale sera venu, mais qui aujourd’hui, dans le vieux monde corrompu où nous vivons, peut servir à tout ; même au bien.

— Mais je suis ruiné, tu ne l’ignores pas.

— Bah ! laissez donc ! Vous avez bien encore un petit magot.