Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/518

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’il ne pouvait acquitter n’était-elle pas déchirée ? Laure éprouvait un sentiment pareil ; chacun des deux se trouvait dégagé. Libres désormais, rendus à leur nature première, ils s’observaient avec curiosité et s’étonnaient de découvrir mutuellement des trésors auxquels ils n’avaient jamais songé. Laure, qui, en se mariant, n’avait rêvé que les fêtes de la cour, qui, en perdant sa chimère, s’était crue menacée d’un ennui sans remède et sans fin, s’apercevait avec surprise que les joies de la vanité ne sont pas les seules joies de ce monde. Sa vanité, ne sachant plus où se prendre, était morte, faute d’aliment. On se rappelle que mademoiselle Levrault avait étudié avec succès la peinture et la musique. Établie dans une chambre que Gaston avait décorée avec une élégante simplicité, elle reprit ses études ; les talents qu’elle avait négligés au milieu des distrac-