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sans doute, qui a marché sur la chambre, et que j’allais suivre quand je t’ai rencontré. Laure a trompé toutes mes espérances. Dieu m’est témoin que je n’ai rien négligé pour lui enseigner la foi républicaine. Ses amies de pension lui ont tourné la tête : Laure a voulu être marquise. Te dire ce que j’ai souffert en voyant s’accomplir cette union, si contraire à toutes mes croyances, je ne l’essaierai pas. Moi, Guillaume Levrault, m’allier volontairement à l’aristocratie ! Moi, donner ma fille à un marquis élevé dans l’oisiveté ! Peux-tu le croire un seul instant !

— Allons, répliqua Timoléon, je vous pardonne le mariage de ma sœur ; mais je n’ose espérer que mes amis vous le pardonnent aussi facilement. Pour racheter une faute si énorme, à défaut d’expiation, il faut donner des gages à notre sainte cause.

— Des gages ! reprit M. Levrault effrayé ;