Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/429

Cette page a été validée par deux contributeurs.

toutes nos conquêtes, l’Europe devra nous savoir gré de notre modération.

— Ainsi, reprit M. Levrault en ouvrant de grands yeux, je déchirerai les traités de 1815 ! Mais si la Prusse me refuse la tête de Charlemagne ?

— Elle ne l’osera pas ; vous parlerez au nom de la France. Le cabinet de Berlin verra derrière vous cent mille baïonnettes, et votre voix sera écoutée. Votre mission est d’autant plus glorieuse, qu’elle n’est pas sans danger ; peut-être aurez-vous le sort des envoyés français à Rastadt.

— Quel sort ? demanda M. Levrault.

— Si l’on osait porter la main sur vous, attenter à votre vie, soyez tranquille, la France vous vengerait.

— Quel a donc été le sort des envoyés français à Rastadt ?

— Ils ont été lâchement assassinés.