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famille d’ouvriers. Chacun pour tous, et tous pour chacun !

Tous les verres s’entrechoquèrent aux cris de : Vive Guillaume Levrault !

— Vive le peuple de Paris ! s’écria Guillaume Levrault en levant son verre.

— Mes amis, dit le blessé d’une voix sourde après avoir léché ses moustaches, méfiez-vous, c’est du vin de bourgeois.

Malgré ce sinistre avertissement, les camarades remplirent de nouveau leurs verres, les vidèrent d’un trait, et se regardèrent entre eux d’un air d’incrédulité. Le blessé s’évanouit. M. Levrault le fit porter dans une chambre bien chaude, le coucha lui-même dans un lit bassiné, envoya chercher un médecin pour panser sa blessure, et mit un corps de bâtiment à la disposition de ses nouveaux frères, qui ne se firent pas prier pour s’y installer. Il rentra au