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appris les devoirs qu’imposent une grande naissance et une longue tradition de fidélité ? Le jour où Gaston lui avait annoncé sa résolution, elle avait battu des mains et bondi comme un enfant, tandis que son mari l’observait avec une sourde colère, lui reprochait de comprendre si mal toute l’étendue du sacrifice auquel il se résignait, et l’accusait secrètement d’avoir, comme son père, spéculé sur le nom des La Rochelandier. Ainsi, les rôles étaient changés. Le ressentiment avait passé du cœur de Laure dans le cœur de Gaston. Plus le jour de la présentation approchait, plus le jeune marquis devenait irritable. La vue de son beau-père lui était odieuse ; la présence même de sa femme lui était insupportable ; la joie de Laure l’exaspérait. Il maudissait la sottise de M. Levrault, la vanité de sa fille, et ne songeait pas à maudire sa propre faiblesse, qui l’avait livré