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veut, Dieu le veut ; Laure se disait que le jour où elle le voudrait bien, M. Levrault se laisserait conduire comme un enfant au château de La Rochelandier ; elle pressentait que ses dispositions hostiles ne tiendraient pas long-temps contre la grâce et les cajoleries de la châtelaine. En effet, six semaines au plus s’étaient écoulées depuis la disgrâce du vicomte, et déjà la marquise avait arboré sur la Trélade la bannière des La Rochelandier.

On peut croire que M. Levrault n’était pas allé chez la marquise sans regimber comme un mulet qui sent pour la première fois le mors ou le bât, l’éperon ou la houssine ; mais Laure savait, mieux que personne, la façon de le prendre, de le brider, de le mettre au pas. Que lui importaient, en fin de compte, les opinions politiques de la marquise et de son fils ? Ignorait-il, en quittant Paris, que la Bretagne fût le dernier boule-