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— Oui, sans doute, répondis-je, il est mon meilleur ami.

— Oh ! alors, reprit-elle avec abandon, vous êtes Francis Valigny, de Bruxelles, et sans doute vous me connaissez déjà, moi ? Il a dû vous dire que j’étais sa fiancée ?

— Il ne me l’a pas dit encore, répondis-je un peu troublé d’une si brusque révélation.

— C’est qu’il attendait ma permission, apparemment. Eh bien, vous lui direz que je l’autorise à vous parler de moi, pourvu qu’il vous dise de moi autant de bien qu’il m’en a dit de vous ; mais vous, monsieur Valigny, parlez-moi de mon frère et de lui !… Est-ce bien vrai qu’ils ne sont pas en danger ?

Je lui appris qu’Obernay n’avait suivi M. de Valvèdre que pendant une nuit, et qu’il allait rentrer.

— Mais, ajoutai-je, devez-vous être inquiète à ce point de votre frère ? N’êtes-vous pas habituée à le voir entreprendre souvent de pareilles courses ?

— Je devrais m’y habituer, répondit-elle simplement.

En ce moment, madame de Valvèdre la fit appeler par une soubrette italienne d’accent et très-jolie de type. Mademoiselle de Valvèdre me quitta en me disant :

— Allez donc voir si Henri revient de sa promenade, et apprenez-lui que Paule vient d’arriver.

— Allons, pensai-je, silence à tout jamais devant elle, mon pauvre étourdi de cœur ! Tu dois être le