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rire, un mélange de disgrâce et de charme. Je sentis que je l’aimais, et, si j’eus une terrible commotion de tout mon être, je ne fus presque pas surpris quand il me répondit :

— Je n’étudie pas les manuels, je récite la leçon de M. le professeur Obernay, mon maître. Le connaissez-vous par hasard, le père Obernay ? Il n’est pas plus sot qu’un autre, hein ?

— Oui, oui, je le connais, c’est un bon maître ! Et vous, êtes-vous un bon élève, monsieur Paul de Valvèdre ?

— Tiens ! reprit-il sans que son visage montrât aucune surprise, voilà que vous savez mon nom, vous ? Comment donc est-ce que vous vous appelez ?

— Oh ! moi, vous ne me connaissez pas ; mais comment êtes-vous ici tout seul ?

— Parce que je viens y passer six semaines pour étudier, pour voir comment on s’y prend et comment les métaux se comportent dans les expériences en grand. On ne peut pas se faire une idée de cela dans les laboratoires. Mon professeur a dit : « Puisqu’il mord à cette chose-là, je voudrais qu’il pût voir fonctionner quelque grande usine spéciale. » Et son fils Henri lui a répondu : « C’est bien simple. Je vais du côté où il y en a, et je l’y conduirai. J’ai par là des amis qui lui montreront tout avec de bonnes explications ; et me voilà. »

— Et Henri est parti ?… Il vous laisse avec moi ?

— Avec vous ! Ah ! vous disiez que je ne vous con-