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ment avec les siennes, et je lui ai donné ma parole d’honneur de n’y pas manquer.

— Je vois, dis-je à Obernay, que tu es excessivement dévoué à ce Valvèdre, et que tu le considères comme un homme du plus grand mérite. C’est l’opinion de mon père, qui m’a quelquefois parlé de lui comme l’ayant rencontré chez le tien à Paris, et je sais que son nom a une certaine illustration dans les sciences.

— Ce que je puis te dire de lui, répondit Obernay, c’est qu’après mon père il est l’homme que je respecte le plus, et qu’après mon père et toi, c’est celui que j’aime le mieux.

— Après moi ? Merci, mon Henri ! Voilà une parole excellente et dont je craignais d’être devenu indigne.

— Et pourquoi cela ? Je n’ai pas oublié que le plus paresseux à écrire, c’est moi qui l’ai été ; mais, de même que tu as bien compris cette infirmité de ma part, de même j’ai eu la confiance que tu me la pardonnais. Tu me connaissais assez pour savoir que, si je ne suis pas un camarade assez démonstratif, je suis du moins un ami aussi fidèle qu’il est permis de le souhaiter.

Je fus vivement touché, et je sentis que j’aimais ce jeune homme de toute mon âme. Je lui pardonnai l’espèce de supériorité de vues ou de caractère qu’il avait paru s’attribuer la veille vis-à-vis de moi, et je commençai à craindre qu’il n’en eût réellement le droit.

Il prit quelques instants de repos, et, pendant qu’il