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que je crus devoir imiter sa discrétion. Il se contenta de me demander si je descendais la montagne ou si je comptais la remonter. Je n’avais aucun projet arrêté avant le 15 juillet, et nous n’étions qu’au 10. Je fus donc tenté d’accepter l’offre qu’il me fit d’aller dîner avec lui à Brigg, où il comptait passer la nuit ; mais je pensai qu’il serait imprudent de me faire connaître sur cette route, qui était celle de Valvèdre, et où je comptais passer sans laisser mon nom dans aucune localité. Je prétextai un projet d’excursion en sens contraire ; seulement, pour profiter encore quelques instants de sa compagnie, je le conduisis pendant une lieue vers son gîte. Nous causâmes donc encore sur le même sujet qui nous avait occupés, et je fus contraint d’avouer que son raisonnement avait une grande valeur et une grande force dans sa bouche ; mais je le priai d’avouer à son tour que peu d’esprits étaient assez vastes pour embrasser sous toutes ses faces la notion du beau dans la nature.

— Que l’étude des plus arides classifications, lui dis-je, n’ait pas glacé une âme d’élite comme la vôtre, ce n’est pas en vous écoutant que je puis le révoquer en doute ; mais convenez donc qu’il y a des choses qui, par elles-mêmes, s’excluent mutuellement dans la plupart des organisations humaines. Je n’ai pas la modestie de me prendre pour un idiot, et cependant je vous déclare qu’une sèche nomenclature et les travaux plus ou moins ingénieux à l’aide desquels on a groupé les modifications sans nombre de la pensée