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cuper d’elle et de pouvoir être tout entier à son intrépide et infatigable élève.

— Suivez-nous ou devancez-nous, m’avait-il dit ; il suffit que vous ne nous perdiez pas de vue. Je ne vous mènerai pas dans des endroits dangereux. Pourtant surveille un peu madame de Valvèdre, elle est fort distraite et ne doute de rien.

J’avais eu, moi, l’infâme hypocrisie de lui dire que j’étais la victime de la journée et que j’aimerais bien mieux herboriser à ma manière, c’est-à-dire errer et contempler à ma guise, que d’accompagner cette belle dame nonchalante et fantasque.

— Prends patience pour aujourd’hui, avait répondu Obernay ; demain, nous arrangerons cela autrement. Nous lui donnerons un mulet et un guide.

Candide Obernay !

Je fis si bien, que ces quatre heures de promenade furent un tête-à-tête ininterrompu avec Alida. Quand nos compagnons s’arrêtaient, je la faisais marcher, afin, disais-je, de n’avoir pas à se presser pour les rejoindre quand ils reprendraient les devants, et, quand nous avions un peu d’avance, je l’invitais à se reposer jusqu’à ce que nous les vissions se remettre en marche. Je ne lui disais rien. J’étais auprès d’elle ou autour d’elle comme un chien de garde, ou plutôt comme un esclave intelligent occupé à écarter les épines et les cailloux de son chemin. Si elle regardait un brin d’herbe sur le revers du rocher, je m’élançais, au risque de me tuer, pour le lui rapporter en un